Farouk Beloufa (فاروق بلوفة), né en 1947 à Oued Fodda en Algérie, est un critique de films et réalisateur algérien. Il est le père du cinéaste et plasticien franco-algérien Neïl Beloufa.
Farouk Beloufa étudie le cinéma à l'INC, cette école de cinéma algérienne si rapidement disparue, avant d'être diplômé de l'IDHEC, à Paris. Il suit également des cours à l'École Pratique des Hautes Études de Paris, sous la direction de Roland Barthes, et présente une thèse sur la théorie du cinéma. À son retour en Algérie, sa première production majeure, "Insurrectionnelle" (1973), est censurée, le contenu de 90 minutes est remanié et produit sans signature.
En 1979 sort "Nahla", son unique long métrage, est l'un des rares films algériens à traiter de problèmes étrangers : en l'occurrence, la veille de la guerre civile au Liban, en 1975. "Je travaillais comme assistant de Youssef Chahine sur Le Retour De L’Enfant Prodigue, en 1976, au Caire, quand j’ai pu m’échapper trois semaines à Beyrouth. On es...
Farouk Beloufa (فاروق بلوفة), né en 1947 à Oued Fodda en Algérie, est un critique de films et réalisateur algérien. Il est le père du cinéaste et plasticien franco-algérien Neïl Beloufa.
Farouk Beloufa étudie le cinéma à l'INC, cette école de cinéma algérienne si rapidement disparue, avant d'être diplômé de l'IDHEC, à Paris. Il suit également des cours à l'École Pratique des Hautes Études de Paris, sous la direction de Roland Barthes, et présente une thèse sur la théorie du cinéma. À son retour en Algérie, sa première production majeure, "Insurrectionnelle" (1973), est censurée, le contenu de 90 minutes est remanié et produit sans signature.
En 1979 sort "Nahla", son unique long métrage, est l'un des rares films algériens à traiter de problèmes étrangers : en l'occurrence, la veille de la guerre civile au Liban, en 1975. "Je travaillais comme assistant de Youssef Chahine sur Le Retour De L’Enfant Prodigue, en 1976, au Caire, quand j’ai pu m’échapper trois semaines à Beyrouth. On est en pleine guerre civile, il y a des morts et des affrontements tous les jours, mais curieusement, je respire, je suis même fasciné, c’est là que je veux tourner mon film. Je retourne à Alger pour écrire, tenter de convaincre. Un producteur, Laghouati, va me suivre. C’est un des premiers dirigeants de la RTA, Radio et télévision algérienne, au lendemain de la guerre d’indépendance. Nahla est achevé en 1980." Le tournage du film, dans la capitale libanaise en pleines guerres de rues. "La production à Alger ne voulait plus prendre la responsabilité des risques sur place », raconte à Middle East Eye un membre de l’équipe du film. "Livrés à nous-mêmes au milieu des balles, mais ce sont nos amis artistes libanais qui ont contribué à sauver le film. Roger Assaf faisait jouer sa troupe bénévolement, Ziad Rahbani nous a offert la bande son et les arrangements… On tournait alors que les balles sifflaient dans la rue". Mais ce film unique continue de vivre à travers les festivals ou YouTube. De retour en Algérie en 2010 après une absence de près de vingt ans, Beloufa découvre que Nahla continue de passionner, y compris chez la jeune génération de cinéastes. Le film sera considéré par Des Nouvelles Du Front, un site d’informations dédié au septième art, comme "l’un des plus beaux jardins secrets du cinéma algérien".
En 2010, sur le budget du 2e Festival panafricain d’Alger de 2009, Farouk Beloufa a déposé un projet de court métrage intitulé Le Silence du Sphinx. Adopté tardivement, il figurait dans un film collectif de 10 réalisateurs, intitulé L’Afrique vue par.... Mais la production de ce film, qui devait lui permettre de rebondir sur un projet de long métrage, va traîner en longueur et connaître nombre de péripéties avec son producteur. Farouk Beloufa va se retrouver en grande difficulté personnelle, un temps endetté et surtout avec des collaborateurs pas payés. Parabole autour d’un sans-papier africain, Le Silence du Sphinx met en scène les affres d’un journaliste campé par Lyès Salem. Le film ne sera terminé et montré qu’en 2014.
Farouk Beloufa est décédé le 9 avril 2018 à Paris.