Des rochers de Fontainebleau jusqu’au sommet de l’Aconcagua, du cinéma à la direction des travaux du premier téléphérique entre Morzine et Avoriaz, Edmond Denis s’est laissé guider par son incroyable passion pour les montagnes. Alpiniste, membre de l’expédition Aconcagua-sud en 1953-1954, moniteur de ski, guide, professeur à l’Ecole nationale de ski et d’alpinisme de Chamonix de 1974 à 1996 ou encore assistant réalisateur de films de montagne, Edmond Denis force le respect.
Celui que l’on surnommera plus tard la «crevette« en raison de son gabarit, naît à Paris, en 1931, et grandit à Vanves-Malakoff, dans les Hauts-de-Seine. Enfant, avec son inséparable ami l'alpiniste réputé Robert Paragot, c’est dès la fin de la Seconde Guerre mondiale qu’il commence à randonner. "On n’était pas des rigolos : on marchait de Paris à Rambouillet même la nuit. On était des vrais randonneurs !". Les deux banlieusards rêvent de grand air, ils s’inscrivent dans des clubs de randonnées, s’essaient au canoë...
Des rochers de Fontainebleau jusqu’au sommet de l’Aconcagua, du cinéma à la direction des travaux du premier téléphérique entre Morzine et Avoriaz, Edmond Denis s’est laissé guider par son incroyable passion pour les montagnes. Alpiniste, membre de l’expédition Aconcagua-sud en 1953-1954, moniteur de ski, guide, professeur à l’Ecole nationale de ski et d’alpinisme de Chamonix de 1974 à 1996 ou encore assistant réalisateur de films de montagne, Edmond Denis force le respect.
Celui que l’on surnommera plus tard la «crevette« en raison de son gabarit, naît à Paris, en 1931, et grandit à Vanves-Malakoff, dans les Hauts-de-Seine. Enfant, avec son inséparable ami l'alpiniste réputé Robert Paragot, c’est dès la fin de la Seconde Guerre mondiale qu’il commence à randonner. "On n’était pas des rigolos : on marchait de Paris à Rambouillet même la nuit. On était des vrais randonneurs !". Les deux banlieusards rêvent de grand air, ils s’inscrivent dans des clubs de randonnées, s’essaient au canoë mais ils flashent plutôt pour une activité encore confidentielle dans leur région d’origine : la « varappe ». Les voilà à Fontainebleau tous les week-ends pour s’entraîner, regardant jalousement les exploits de leurs aînés, la bande des « pures lumières du rocher » de Pierre Allain. Robert et Edmond travaillent aussi leur culture alpinistique en dévorant Frison-Roche et les revues du Club Alpin Français. Et ils progressent...
Pendant l’été 1949, pendant leurs maigres congés annuels de quinze jours, ils partent en stop en Corse pour gravir le Monte Cinto, qui ne leur demande pas trop d’effort mais renforce leurs ambitions. Ils élargissent petit à petit leur horizon vertical, du Saussois aux Ardennes belges en passant par les Calanques. En février 1954, il est le premier, aux côtés de son ami Robert Paragot, Lucien Berardini et trois jeunes autres grimpeurs parisiens, à atteindre la face Sud de l’Aconcagua, point culminant de l’Argentine (6 962 mètres). Cinq des six alpinistes reviennent de l’expédition amputés de plusieurs doigts et orteils. « On m’a coupé la moitié des pieds. J’ai marché sur les genoux au retour et subi 8 opérations. »
A son retour, Edmond Denis travaille dans le cinéma comme comédien, scénariste, renfort technique en montagne. Il monte notamment un film pour Jean Vuarnet qu’il rencontre à Morzine, en 1960. Le champion de ski, qui rêve de créer Avoriaz, lui propose de participer à l’aventure. Edmond Denis accepte. Il supervisera plus tard la construction du téléphérique des Prodains, reliant Morzine à Avoriaz. En 1967, il est l’un des premiers moniteurs de ski de la station. Edmond Denis est décédé le 4 décembre 2021 à l’âge de 90 ans.