Robert Paragot nait le 3 juin 19271 à Bullion dans le département des Yvelines. Il s'est illustré pendant de longues années dans la forêt de Fontainebleau où il a ouvert plusieurs voies aujourd'hui célèbres, parmi lesquelles, au Cuvier, La Défroquée (une dalle en 6c) et la Joker, le premier 7a bloc en 1950.
Né dans une famille d’agriculteurs et d'ouvriers. Apprenti mécanicien, il répare des machines à écrire. Il n’a que 14 ans, et bientôt il ressent l’appel de la montagne. Le jeune Robert commence par les rochers modestes mais diablement coriaces de la forêt de Fontainebleau où il rencontre ses futurs compagnons de cordée parmi lesquels son ami le plus fidèle, Lucien Berardini dit « Lulu ». Entre deux soirées de camping débridées, ils peaufinent leur gestuelle sur les rochers en grès de « Bleau » avant d’aller défier le granit chamoniard. Dès 1950, voilà nos titis parisiens à la gouaille inimitable qui débarquent dans « la capitale mondiale de l’alpinisme ». Leur technique sur le roch...
Robert Paragot nait le 3 juin 19271 à Bullion dans le département des Yvelines. Il s'est illustré pendant de longues années dans la forêt de Fontainebleau où il a ouvert plusieurs voies aujourd'hui célèbres, parmi lesquelles, au Cuvier, La Défroquée (une dalle en 6c) et la Joker, le premier 7a bloc en 1950.
Né dans une famille d’agriculteurs et d'ouvriers. Apprenti mécanicien, il répare des machines à écrire. Il n’a que 14 ans, et bientôt il ressent l’appel de la montagne. Le jeune Robert commence par les rochers modestes mais diablement coriaces de la forêt de Fontainebleau où il rencontre ses futurs compagnons de cordée parmi lesquels son ami le plus fidèle, Lucien Berardini dit « Lulu ». Entre deux soirées de camping débridées, ils peaufinent leur gestuelle sur les rochers en grès de « Bleau » avant d’aller défier le granit chamoniard. Dès 1950, voilà nos titis parisiens à la gouaille inimitable qui débarquent dans « la capitale mondiale de l’alpinisme ». Leur technique sur le rocher est irréprochable et rien ne les effraie. La forêt de Fontainebleau ne leur a jamais donné l’occasion d’enfiler une paire de crampons ? Qu’importe ! Les « crabes » aux pieds et le pas encore hésitant, Robert Paragot et Pierre Lesueur se lancent dans l’ascension du Grépon (3 482 m) par le glacier de la Mer de Glace. Deux ans plus tard seulement, Robert Paragot gravit avec Edmond Denis et les frères Lesueur l’éperon Walker dans la face Nord des Grandes Jorasses (4 208 m). À cette époque seule une dizaine de cordées avait réussi l’ascension ! L’année suivante avec Lulu, Robert signe la première française de la face Est du Grand Capucin (3 838 m). Les voilà prêts pour la haute-altitude !
Ils jettent leur dévolu sur l’Aconcagua qui, pense-t-on à l’époque, culmine à 7 000 mètres. Si la voie normale se fait en marchant, les Parisiens convoitent eux la face Sud du point culminant des Amériques. Après cinq bivouacs terribles et autant de jours sans soleil (dans l’hémisphère Sud, les face Sud équivalent à nos faces Nord des Alpes), l’équipe parvient au sommet, exténuée. Des six membres de l’expédition, seul Robert Paragot reviendra d’Argentine avec l’intégralité de ses doigts et de ses orteils… Ce qui n'est pas le cas de Lulu. En 1955 ces deux-là retournent au Grand Capucin et deviennent les premiers à gravir sa face Nord.
Robert Paragot a été président du Groupe de haute montagne (GHM) de 1965 à 1975, président du comité de l'Himalaya jusqu'en 1999 et président de la Fédération française de la montagne et de l'escalade (FFME) de 1997 à 1999. Fondateur de la revue Direct Cimes en 1996 et fondateur du prix Cristal décerné par la FFME, il est aussi coauteur de trois ouvrages sur la montagne. Il donne des conférences sur cette activité. En 2012, Robert Paragot reçoit une récompense majeure de l'alpinisme, le Piolet d'Or Carrière 2012. Il rejoint Walter Bonatti, Reinhold Messner et Doug Scott, lauréats des années précédentes.
À 52 ans, il réalisera encore l'ascension des 8602 m du célèbre K2 au Pakistan. En 2003, Robert Paragot sera nommé Officier de la Légion d'honneur, puis il recevra, en 2012, le Piolet d'or de carrière, une des plus éminentes distinctions de l'alpinisme. Il meurt d'un cancer le 24 octobre 2019 à l'âge de 92 ans à son domicile de Jouy-en-Josas.