Cheikha Remitti (en arabe :شيخة ريميتي), ou simplement appelée Rimitti, de son vrai nom Sadia Bedief, née le 8 mai 1923 à Tessala, près de Sidi-Bel-Abbès, en Algérie, et morte le 15 mai 2006 à Paris 18e, est une musicienne et chanteuse de raï algérienne. Surnommée la « Mamie du Raï », elle est la figure féminine et féministe majeure dans l'histoire de la musique en Afrique du Nord.
Cheikha Remitti est née en Algérie à Tessala (ville située près de Sidi Bel-Abbès, en Oranie) le 8 mai 1923. Elle est d'origine de Ammi Moussa, Wilaya de Relizane de la grande tribu berbère Beni-Ouragh. Cheikha Rimitti fut une des premières femmes à chanter, comme les hommes, sur fond de flûte gasba et de long tambour galal. À ce style, elle a ajouté le langage cru et le style rugueux, presque parlé, des meddahates, qui initient les adolescentes aux joies et aux pièges de l'amour en chantant pour des assemblées exclusivement féminines. Elle fut une chanteuse considérée comme la mère spirituelle du raï et co...
Cheikha Remitti (en arabe :شيخة ريميتي), ou simplement appelée Rimitti, de son vrai nom Sadia Bedief, née le 8 mai 1923 à Tessala, près de Sidi-Bel-Abbès, en Algérie, et morte le 15 mai 2006 à Paris 18e, est une musicienne et chanteuse de raï algérienne. Surnommée la « Mamie du Raï », elle est la figure féminine et féministe majeure dans l'histoire de la musique en Afrique du Nord.
Cheikha Remitti est née en Algérie à Tessala (ville située près de Sidi Bel-Abbès, en Oranie) le 8 mai 1923. Elle est d'origine de Ammi Moussa, Wilaya de Relizane de la grande tribu berbère Beni-Ouragh. Cheikha Rimitti fut une des premières femmes à chanter, comme les hommes, sur fond de flûte gasba et de long tambour galal. À ce style, elle a ajouté le langage cru et le style rugueux, presque parlé, des meddahates, qui initient les adolescentes aux joies et aux pièges de l'amour en chantant pour des assemblées exclusivement féminines. Elle fut une chanteuse considérée comme la mère spirituelle du raï et comme la mère du raï moderne.
Elle a composé plus de 200 chansons. Pour tous les musiciens de raï, elle incarne une reine, « LA » grande dame vénérée par tous les chanteurs de la jeune génération qui voient en elle « la Mère du genre », Rachid Taha lui dédiera la chanson, « Rimitti ».
Elle est imprégnée très jeune par le chant rural. Orpheline, élevée par des « patrons » qu’elle a quittés à l’adolescence pour suivre une troupe de musiciens nomades, les Hamdachis, la jeune Saïda connait la misère et les épidémies avant de se lancer dans la chanson dans les années 1940, avec l'aide du musicien Cheick Mohamed Ould Ennems, à Relizane, Oran et Alger. Après l'Indépendance, ses chansons lui valent d'être censurée par certains politiques algériens. Rimitti provoqua à la fois le gouvernement censeur et l'Islam strict. Chantant l'amour, la femme, l'alcool, les corps emmêlés, la liberté, le féminisme... Elle s'attire une réputation sulfureuse dès son premier succès, Charrak Gatta en 1954. Son proviendrait en effet de l'injonction « Remettez » (une tournée) : « rimitti », avec l'accent.
En 1971, elle subit un terrible accident de voiture en Algérie, trois de ses musiciens sont tués et elle tombe dans le coma. En 1976, elle effectue le pèlerinage à La Mecque, et arrête l'alcool et le tabac, ce qui n'aura aucune incidence sur les thèmes de ses chansons. Cheikha Rimitti s'installe à Paris en 1978, où elle anime les soirées dans des cafés , dont le célèbre " Bedjaïa Club", jusqu'au Festival de Bobigny en 1986, qui lance la mode raï dans l'Hexagone. Elle devient peu à peu l'ambassadrice internationale du raï, alors qu'elle ne supportait tous « ces jeunots tricheurs », comme elle le disait elle-même et continue d'élargir son public.
Elle donne un concert en 1994 à l'Institut du monde arabe ainsi que dans les grandes capitales mondiales. L'album Nouar (2000) obtiendra le Grand Prix du disque de l'Académie Charles-Cros.
Rimitti élargit encore son audience à la fin des années 1990 en tentant des expériences, comme dans Sidi Mansour (1994) avec Robert Fripp (de King Crimson), Flea, le bassiste des Red Hot Chili Peppers et East Bay Ray (des Dead Kennedys), ou dans le plus électronique N'ta Goudami (2005).
Cheikha Rimitti est morte le 15 mai 2006, deux jours après son concert au Zénith de Paris où elle chantait avec les « Chebs », notamment Khaled.