Bachir Hadj Ali, poète et militant politique algérien, est né dans la Casbah d'Alger le 10 décembre 1920 d'une famille originaire d’Aït Hammad (Azeffoun) en Kabylie. Il suit les cours de l'école coranique et de l'école française mais, pour aider sa famille, renonce en 1937 à entrer à l'École normale d'instituteurs. Après sa démobilisation, il adhère en 1945 au Parti communiste algérien (PCA). En 1948 il devient rédacteur en chef du journal Liberté, organe central du PCA, entre à son secrétariat en 1951 et est en 1953 condamné à deux ans de prison par les tribunaux coloniaux pour atteinte à la sûreté de l'État.
Demeuré dans la clandestinité durant toute la guerre de libération nationale, Bachir Hadj Ali négocie en 1956 avec Sadek Hadjerès l'intégration à titre individuel dans l'ALN des « Combattants de la libération », organisation militaire des communistes algériens, créée en 1954, dont il est responsable. Il prend alors la direction du PCA. Après l'Indépendance le président Ben Bella...
Bachir Hadj Ali, poète et militant politique algérien, est né dans la Casbah d'Alger le 10 décembre 1920 d'une famille originaire d’Aït Hammad (Azeffoun) en Kabylie. Il suit les cours de l'école coranique et de l'école française mais, pour aider sa famille, renonce en 1937 à entrer à l'École normale d'instituteurs. Après sa démobilisation, il adhère en 1945 au Parti communiste algérien (PCA). En 1948 il devient rédacteur en chef du journal Liberté, organe central du PCA, entre à son secrétariat en 1951 et est en 1953 condamné à deux ans de prison par les tribunaux coloniaux pour atteinte à la sûreté de l'État.
Demeuré dans la clandestinité durant toute la guerre de libération nationale, Bachir Hadj Ali négocie en 1956 avec Sadek Hadjerès l'intégration à titre individuel dans l'ALN des « Combattants de la libération », organisation militaire des communistes algériens, créée en 1954, dont il est responsable. Il prend alors la direction du PCA. Après l'Indépendance le président Ben Bella interdit en novembre 1962 le PCA. Bachir Hadj Ali est, auprès de Mouloud Mammeri, Jean Sénac, Mourad Bourboune, l'un des fondateurs de l'Union des écrivains algériens, dont il démissionne en 1963.
Après la prise du pouvoir par Houari Boumediène le 19 juin 1965, il crée avec la gauche du FLN, Hocine Zahouane et Mohammed Harbi, l’« Organisation de la Résistance Populaire » (ORP). Il est en septembre arrêté et torturé dans les locaux de la Sécurité militaire à Alger. Transféré en novembre à la prison de Lambèse il écrit L’Arbitraire sur des feuilles de papier toilette qu'il parvient à transmettre, dissimulées dans des cigarettes évidées, à sa femme Lucette Larribère lors de ses visites. Le texte qui décrit les tortures qu'il subit, et dont il conservera de graves séquelles, est publié en 1966 aux Éditions de Minuit. Sous censure et ne comprenant donc aucune remarque politique, ses lettres de prison (Lettres à Lucette, op. cit.) traduisent sa sensibilité littéraire et musicale en laissant voir plus encore l’intériorisation de la formation communiste qui s’est attachée à l’idéal progressiste d’une Algérie algérienne. Les lectures et les références culturelles sont celles que partagent les intellectuels communistes, de Nâzım Hikmet à Pablo Neruda, mais sous horizon français plus encore : Paul Éluard et, en premier, Louis Aragon, ainsi que les chansons de Jean Ferrat. La passion du Malouf est la touche propre maghrébine, mais qui se projette dans la musique andalouse algérienne. Le patriotisme et le socialisme sont de sentiment dans l’exaltation de la permanence du peuple.
Libéré en 1968, Bachir Hadj Ali est assigné à résidence à Saïda puis Ain Sefra. Interdit de séjour dans les grandes villes algériennes, il ne regagne Alger qu'en 1974.
Libéré officiellement en 1974, Bachir Hadj Ali réduit ses activités au domaine poétique et de connaissance musicale : il fait des conférences, participe à des colloques et séminaires, soutient l’expérience théâtrale d’Abdelkader Alloula. Écrivant poèmes et essais, Bachir Hadj Ali, fondateur en 1966 du Parti de l'Avant-Garde Socialiste (PAGS). Les souffrances endurées et les séquelles des sévices, la détérioration physique qui gagne, le font entrer, après 1980, « dans une nuit de plus en plus opaque ». Il meurt à Alger le 9 mai 1991.