Paul Teitgen, né le 6 février 1919 à Colombe-lès-Vesoul et mort le 13 octobre 1991 à Saint-Cloud, résistant dès 1940 et déporté d'abord au camp du Struthof en Alsace puis à Dachau, pendant la Seconde Guerre mondiale, est secrétaire général de la préfecture d'Alger, chargé de la police générale pendant la guerre d'Algérie, entre août 1956 et septembre 1957. Il est connu pour s'être opposé à l'usage de la torture pendant la Bataille d'Alger.
Paul Teitgen, grandi à Nancy dans une famille de démocrates chrétiens. Son père Henri Teitgen et son frère Pierre-Henri Teitgen, ministre de la IVe République, se sont engagés comme lui dans la Résistance. Résistant dès 1940, Paul Teitgen organise, à partir de janvier 1943, le Comité de libération nationale en Lorraine dans lequel il a la responsabilité de la désignation des préfets et du Commissaire de la République. Il est arrêté à Lunéville le 6 juillet 1944 puis transféré à la prison de Nancy où il est torturé par la Gestapo. Il est ensuite dépo...
Paul Teitgen, né le 6 février 1919 à Colombe-lès-Vesoul et mort le 13 octobre 1991 à Saint-Cloud, résistant dès 1940 et déporté d'abord au camp du Struthof en Alsace puis à Dachau, pendant la Seconde Guerre mondiale, est secrétaire général de la préfecture d'Alger, chargé de la police générale pendant la guerre d'Algérie, entre août 1956 et septembre 1957. Il est connu pour s'être opposé à l'usage de la torture pendant la Bataille d'Alger.
Paul Teitgen, grandi à Nancy dans une famille de démocrates chrétiens. Son père Henri Teitgen et son frère Pierre-Henri Teitgen, ministre de la IVe République, se sont engagés comme lui dans la Résistance. Résistant dès 1940, Paul Teitgen organise, à partir de janvier 1943, le Comité de libération nationale en Lorraine dans lequel il a la responsabilité de la désignation des préfets et du Commissaire de la République. Il est arrêté à Lunéville le 6 juillet 1944 puis transféré à la prison de Nancy où il est torturé par la Gestapo. Il est ensuite déporté au camp du Struthof le 19 août 1944 puis transféré au camp de Dachau en septembre de la même année. À Dachau, il se rapproche de Gaston Gosselin, Joseph Rovan et le Père Sommet, fidèles d'Edmond Michelet.
Après sa libération du camp de Dachau le 29 avril 1945, il est rapatrié dans un avion de journalistes le 31 mai. Soucieux du devoir de mémoire, il devient membre de la Commission d'histoire de l'internement et de la déportation. Il passe avec succès le premier concours de l'École Nationale d'Administration et devient élève de la promotion « France Combattante ». À sa sortie de scolarité, il choisit de servir dans le corps préfectoral.
Le 20 août 1956, Paul Teitgen est nommé au poste de secrétaire général de la préfecture d’Alger chargé de la police. À ce poste, il devient un témoin privilégié des pratiques de torture commises par l'armée française en Algérie, notamment durant la bataille d'Alger, et contre lesquelles il s'oppose. Le 24 mars 1957, Paul Teitgen adresse sa lettre de démission à Robert Lacoste. Dans cette lettre, il dénonce explicitement les actes de tortures pratiqués par des militaires français sur les prisonniers algériens ou sur les Français métropolitains favorables à l'indépendance de l'Algérie. Il qualifie la torture de « système » produisant des « crimes de guerre » identiques, selon lui, à ceux de la Gestapo. Il s'oppose aussi aux exécutions extra judiciaires, qu'il estime lui-même à environ 3000 pour la période entre janvier et septembre 1957. Envoyée au ministre-résident en Algérie Robert Lacoste, sa démission est acceptée le 12 septembre 1957. Lors du coup d'État du 13 mai 1958, il échappe aux parachutistes qui tentent de l’arrêter. Il est finalement expulsé d’Algérie avec sa famille par le général Raoul Salan.
De retour en France, Paul Teitgen est mis au ban de la préfectorale. En décembre 1960, il accepte de témoigner pour la défense des « porteurs de valises » au procès du réseau Jeanson, au cours duquel il rend publique sa lettre à Lacoste. Il se retrouve sans affectation réelle au ministère de l'Intérieur pendant 2 ans, sans poste ni traitement. Il quitte ensuite les cadres du ministère de l'Intérieur en étant en poste au Brésil pour une période courte de six mois. Il regagne ensuite la France et intègre alors le Conseil d'État en tant que maître des requêtes.