Christian Ravier, né en 1964 à Sarlat-la-Canéda en France, est un alpiniste et guide de haute montagne.
Né en 1964, Christian Ravier a grandi à Bordeaux. Son père Jean et son oncle Pierre ont un rite à eux : quitter la ville pour aller gravir les voies les plus engagées qu'on puisse oser, par exemple à l'Ossau. Légendes vivantes du pyrénéisme, les frères jumeaux emmènent parfois leurs fils. Un bivouac glacé à quinze ans au cirque de Barroude marque Christian. "C'est la course où ils m'ont transmis la passion." À partir de 1982, il s'installe entre Pau et la vallée d'Aspe.
Des années d'escalade plus tard, il grimpe avec la même flamme. Electron libre dans la planète montagne du quartier Berlioz, il vit à Pau. "J'apprécie la vie dans la cité parce qu'on y rencontre les autres". Citadin, mais pas n'importe où : Berlioz cultive la particularité peu urbaine de jouer la connexion directe entre les hommes et les cimes, les associations (1) balisant la voie comme autant de cairns.
Cette dyn...
Christian Ravier, né en 1964 à Sarlat-la-Canéda en France, est un alpiniste et guide de haute montagne.
Né en 1964, Christian Ravier a grandi à Bordeaux. Son père Jean et son oncle Pierre ont un rite à eux : quitter la ville pour aller gravir les voies les plus engagées qu'on puisse oser, par exemple à l'Ossau. Légendes vivantes du pyrénéisme, les frères jumeaux emmènent parfois leurs fils. Un bivouac glacé à quinze ans au cirque de Barroude marque Christian. "C'est la course où ils m'ont transmis la passion." À partir de 1982, il s'installe entre Pau et la vallée d'Aspe.
Des années d'escalade plus tard, il grimpe avec la même flamme. Electron libre dans la planète montagne du quartier Berlioz, il vit à Pau. "J'apprécie la vie dans la cité parce qu'on y rencontre les autres". Citadin, mais pas n'importe où : Berlioz cultive la particularité peu urbaine de jouer la connexion directe entre les hommes et les cimes, les associations (1) balisant la voie comme autant de cairns.
Cette dynamique lui offre un temps de plus où vivre la montagne en partage. Il organise par exemple les soirées Verticualidad de la Maison de la montagne, ou participe actuellement à la création d'un futur bureau des guides à la Cité des Pyrénées. La vie associative ne lui va que s'il reste libre mais lui est familière depuis la Goutte d'eau, qu'il a cofondée avec Eric Pétetin et d'autres grimpeurs. Le gîte de Cette-Eygun héberge des enfants en stage et accueille en 1985 un rassemblement international organisé par le Club alpin français de Pau. "C'était un endroit fantastique de brassage entre valléens et jeunes d'ailleurs. Certains en parlent encore avec des trémolos dans la voix."
Avant d'être avalée par le projet du tunnel du Somport et les luttes écologiques y afférant, la vallée vit son épopée verticale. À la Mature, une tribu qui carbure au goût du vide explore le caillou dans le sillage d'Erick Boileau. Christian Ravier n'a pas 20 ans quand il migre en Aspe. Il sait qu'il sera guide. "J'aime transmettre la montagne. Une ascension compte trois étapes qui sont toutes intenses. Avant, le rêve est source de motivation. Pendant, c'est le temps engagé de l'action. Après, le souvenir prolonge l'histoire et en fait une richesse".
Son terrain de jeu s'agrandit spontanément vers l'Espagne et le grand Sud, laissant au large les Alpes et leurs trop nombreuses remontées mécaniques. "Pour une montagne, j'ai besoin d'une approche". Guidé par le goût de l'ailleurs et du soleil, il voyage en cordées nomades, avec ses amis ou ses clients, mariant sans façon les plaisirs de la pierre et du vide à ceux du désert et du thé à la menthe. Ces déambulations au Maroc, en Algérie ou en Jordanie lui sont des passages, empruntés et partagés. "Je ne grimpe pas avec quelqu'un pour lui tenir la corde ou pour qu'il me tienne la corde mais pour vivre une histoire de cordée". Réfractaire à toute étiquette et parfois embarrassé par l'image de haut niveau qu'on lui associe - réputation liée à son talent pour ouvrir des voies difficiles - il ne boude pas la voie normale de l'Ossau avec un client. "J'aime l'initiation et mon métier, faire découvrir l'escalade à quelqu'un, c'est lui donner du plaisir."