Paul Bonnenfant est un ancien directeur de recherche au CNRS, chercheur associé à l’IREMAM et au CEFREPA. Également photographe et grimpeur pyrénéiste il réalise de nombreuses premières dans les Pyrénées, dont certaines avec Paul Mortier, Jean et Pierre Ravier et d'autres grimpeurs locaux.
Préparant une licence en sociologie à la faculté des Lettres de Bordeaux à la fin des années 1950, il fait ses études pendant la guerre d’indépendance de l’Algérie qui est, à cette époque, « le » sujet dont tout le monde parle dans les universités. En fin de licence, en 1960, un de ses professeurs évoque le souhait de la Compagnie française des pétroles (Algérie) d’étudier l’impact de son implantation sur la vie rurale et bédouine du Sahara. La compagnie cherche un étudiant qui, sous la direction du professeur, pourrait mener cette étude. PB est immédiatement attiré par l’idée de partir comme civil en Algérie, au moment où des centaines de milliers de jeunes gens français de son âge partent comme mi...
Paul Bonnenfant est un ancien directeur de recherche au CNRS, chercheur associé à l’IREMAM et au CEFREPA. Également photographe et grimpeur pyrénéiste il réalise de nombreuses premières dans les Pyrénées, dont certaines avec Paul Mortier, Jean et Pierre Ravier et d'autres grimpeurs locaux.
Préparant une licence en sociologie à la faculté des Lettres de Bordeaux à la fin des années 1950, il fait ses études pendant la guerre d’indépendance de l’Algérie qui est, à cette époque, « le » sujet dont tout le monde parle dans les universités. En fin de licence, en 1960, un de ses professeurs évoque le souhait de la Compagnie française des pétroles (Algérie) d’étudier l’impact de son implantation sur la vie rurale et bédouine du Sahara. La compagnie cherche un étudiant qui, sous la direction du professeur, pourrait mener cette étude. PB est immédiatement attiré par l’idée de partir comme civil en Algérie, au moment où des centaines de milliers de jeunes gens français de son âge partent comme militaires. Il est, en effet, séduit par le projet de poser un regard « civil » sur les diverses transformations qu’a impliquées l’arrivée des compagnies pétrolières.
Accompli dans une ambiance politique et sociale particulièrement difficile, ce séjour au Sahara est pourtant déterminant. La passion de Paul Bonnenfant pour la culture du monde arabe et musulman prend alors racine. Elevé dans un catholicisme strict, il est fasciné par l’idée de découvrir une autre religion monothéiste, l’islam. Le fait que cet islam se développe notamment autour du fonds culturel commun de la Méditerranée, le séduit aussi, par la rencontre du fonds sémitique avec les héritages grec, romain et byzantin. Une dernière raison, mais non la moindre, est le goût des grands espaces. Il se passionne pour cette civilisation nouvelle pour lui et décide de se spécialiser dans la sociologie du monde arabe actuel. Il se lance alors dans l’apprentissage de la langue arabe, d’abord à Bordeaux, puis au Liban et en Tunisie.
Paul Bonnenfant étudiera les rapports de l’habitat avec les structures sociales, en privilégiant les recherches sur le terrain dans la péninsule Arabique, région dont il est spécialiste. Depuis 1990, il s’attache particulièrement à l’étude des architectures vernaculaires de cette région, car elles sont à la fois belles et très menacées par l’évolution économique. Un intérêt particulier est accordé au Yémen, dont le patrimoine historique et culturel d’une immense richesse est en grand danger.
Il a publié six ouvrages sur trois villes classées au Patrimoine mondial de l’Unesco, Sanaa (1987, 1989, 1995), Zabid (2004, 2008) et Djedda (2019). Il prépare actuellement un ouvrage sur la décoration domestique dans les villes du Hadramawt. Après avoir légué sa bibliothèque spécialisée, PB décide en avril 2011 de faire progressivement don de ses archives photographiques à la médiathèque de la MMSH.