Juste à côté de la maison, il y avait ce grand terrain de rugby. Officiellement, c’était pour les entraînements.
Mais officieusement, c’était notre royaume.

Tous les soirs d’été, ou les samedis après-midi quand il ne pleuvait pas (ou même quand il pleuvait un peu, soyons honnêtes), on s’y retrouvait, chaussures mal lacées, ballons sous le bras, et les poches pleines de goûters.

On courait. On criait. On riait.
Le jeu le plus populaire ? Chat perché, bien sûr. Et quand il n’y avait rien pour se percher, on inventait. Une ligne blanche devenait une barrière magique, une touffe d’herbe un château fort.
Parfois, la partie de ballon finissait en bagarre de câlins. Ou de « c’est pas moi, c’est lui ! »

Clémence était là aussi, installée sur une couverture, ou dans son fauteuil, les yeux pétillants. Elle ne courait pas, mais elle suivait tout.
Un but marqué ? Elle battait des mains.
Une chute rigolote ? Elle riait la première.
Et si Gabriel trichait au chat perché… elle fronçait les sourcils. Redoutable arbitre silencieuse !

Papa soufflait, maman appelait pour le goûter, et nous, on s’inventait des histoires de champions, de pirates, de magiciens.

Ce terrain, c’était pas juste de l’herbe et des lignes blanches.
C’était un coin de liberté, un bout d’enfance, et un terrain sacré de souvenirs partagés.

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